About project
LOBSTER & SHELL
Anatomies végétales
« Il y a parfois une montagne d'esprit dans une parcelle de matière » — Nicolas de Staël, 1952
Cette série, exclusivement réalisée en noir et blanc, transforme la fleur en territoire d'exploration anatomique. Les images nous invitent à traverser la surface visible du végétal pour accéder à son architecture secrète.
Dépouillées de leur identité botanique, sans couleur pour les identifier, sans contexte pour les situer, les fleurs de Lobster & Shell deviennent des « corps flottant dans l'espace », pour reprendre les mots de Babette Mangolte à propos de Trisha Brown. Le noir profond, ou le blanc total, qui les cerne n'est pas simplement un fond : c'est l'eau primordiale d'où émerge toute forme vivante, cet « endroit romantique » dont parle André Breton, où la réalité bascule dans le rêve éveillé.
Les volumes sont travaillés comme des muscles, des coquilles, des exosquelettes. Les images se lisent en tissus — fascias, tendons, sutures — et documentent des forces — distorsions, cambrures, contractions. Un théâtre anatomique du vivant où le vocabulaire botanique bascule dans celui du corps.
La série assume l'anonymat des corps universels. Alors, ces organes végétaux adoptent la condition d'un corps social dépouillé, réduit à ses fonctions et à sa résistance. Une articulation constante entre protection et exposition : À la surface, une beauté plastique, presque baroque. En profondeur, une lutte entre la forme et la matière, celle du vivant. L'évidence que toute forme est un corps s'impose. Et on y lit le corps — non plus humain, mais transfiguré en végétal. Un corps sans visage, sans nom, offert à la lumière comme à une dissection.
Lobster & Shell nous confronte à cette question : et si la fleur n'était qu'un prétexte pour explorer les territoires liminaux où le végétal rejoint l'animal, où la terre touche l'eau, où la photographie dévoile, dans chaque fragment de réel, un univers entier ?
Credits
Year : 2025
LOBSTER & SHELL
Anatomies végétales
« Il y a parfois une montagne d'esprit dans une parcelle de matière » — Nicolas de Staël, 1952
Cette série, exclusivement réalisée en noir et blanc, transforme la fleur en territoire d'exploration anatomique. Les images nous invitent à traverser la surface visible du végétal pour accéder à son architecture secrète.
Dépouillées de leur identité botanique, sans couleur pour les identifier, sans contexte pour les situer, les fleurs de Lobster & Shell deviennent des « corps flottant dans l'espace », pour reprendre les mots de Babette Mangolte à propos de Trisha Brown. Le noir profond, ou le blanc total, qui les cerne n'est pas simplement un fond : c'est l'eau primordiale d'où émerge toute forme vivante, cet « endroit romantique » dont parle André Breton, où la réalité bascule dans le rêve éveillé.
Les volumes sont travaillés comme des muscles, des coquilles, des exosquelettes. Les images se lisent en tissus — fascias, tendons, sutures — et documentent des forces — distorsions, cambrures, contractions. Un théâtre anatomique du vivant où le vocabulaire botanique bascule dans celui du corps.
La série assume l'anonymat des corps universels. Alors, ces organes végétaux adoptent la condition d'un corps social dépouillé, réduit à ses fonctions et à sa résistance. Une articulation constante entre protection et exposition : À la surface, une beauté plastique, presque baroque. En profondeur, une lutte entre la forme et la matière, celle du vivant. L'évidence que toute forme est un corps s'impose. Et on y lit le corps — non plus humain, mais transfiguré en végétal. Un corps sans visage, sans nom, offert à la lumière comme à une dissection.
Lobster & Shell nous confronte à cette question : et si la fleur n'était qu'un prétexte pour explorer les territoires liminaux où le végétal rejoint l'animal, où la terre touche l'eau, où la photographie dévoile, dans chaque fragment de réel, un univers entier ?
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